Qu'est-ce que les "dissidents" reprochent aux sionistes ? Et sont-ils vraiment tous antisionistes ? En fait, c'est plus compliqué que cela... On voit de nos jours apparaître une nouvelle position "dissidente", que ce soit ici ou outre-atlantique, toujours critique des juifs « gauchistes/cosmopolites » mais soutenant... les sionistes. 
 
Exemple récent, le site Dailystormer (site national-socialiste revendiqué, pas comme cette tapette de Soral qui ne l'avoue qu'à demi-mot et fait des pirouettes dignes d'une gymnaste asiatique quand on le reprend sur ça, hein voilà, *reniflement*) a soutenu le fils de Benyamin Netanyahou après qu'il a posté un mème anti-Soros.
 

L'alt-right américaine la plus dure soutient ceux qu'ils appellent les « based nationalist Jews ». Ils sont toujours très antisémite contre les juifs qu'ils considèrent de gauche et cosmopolite, mais ils apprécient les sionistes, car pour eux ils ont dépassé le statue de nomades en devenant un vrai peuple avec une terre, une nation. A leurs yeux, ils ne sont plus vraiment « juifs » au sens auquel ils l'entendent. 
 
Le cas le plus tortueux, peut-être depuis le collabo juif Maurice Sachs, est celui de Daniel Balint, juif devenu un néo-nazi (pourquoi néo ?). Dans cet extrait du film The Believer (2001), où il est joué par Ryan Gosling, on voit que son discours ressemble à celui des membres du Dailystormer et de cette nouvelle mouvance. Ce que les antisémites et les nationalistes détestent, ce sont les Juifs qui n'ont pas de racine. Dans le « juif » fantasmé, ils détestent le cosmopolite. En somme, c'est par nationalisme que les racialistes en viennent à l'antisémitisme. 

Mais on comprend donc comment certains white suprematist peuvent être à la fois antisémites et sionistes : ils seraient trop heureux que les Juifs s'en aillent tous. Après tout, Hitler lui-même avait eu des contacts avec des organisations sionistes pour mettre en place le départ de tous les juifs d'Allemagne. Certains négationnistes tordent cette réalité et disent que cela prouve bien que la Shoah a été organisée par les Juifs eux-mêmes... 


Ainsi, le fondateur du parti nazi américain, Georges Lincoln Rockwell (1918-1967) ne supportait les Juifs que s'ils étaient d'abord des Américains fidèles aux idéaux du pays. A ce sujet, Wikipédia nous apprend que Rockwell s'entendait très bien avec les militants noirs-américains qui prônaient eux aussi la séparation raciale.

 

George Lincoln Rockwell got along well with many Black nationalist groups and their leaders such as Elijah Muhammad and Malcolm X as they shared the goal of racial separation.[29] Rockwell told his followers that Elijah Muhammad "has gathered millions of the dirty, immoral, drunken, filthy-mouthed, lazy and repulsive people sneeringly called ‘niggers’ and inspired them to the point where they are clean, sober, honest, hard working, dignified, dedicated and admirable human beings in spite of their color...Muhammad knows that mixing is a Jewish fraud and leads only to aggravation of the problems that it is supposed to solve...I have talked to the Muslim leaders and am certain that a workable plan for separation of the races could be effected to the satisfaction of all concerned—except the communist-Jew agitators". Inspired by black Muslims' use of religion to mobilize people, Rockwell sought collaboration with Christian Identity groups. In June 1964, he formed an alliance with Identity minister Wesley A. Swift and began to promote his ideas within the Identity movement.

Page Wikipédia de George Lincoln Rockwell

Rockwell et d'autres militants se rendirent même à un congrès du Nation of Islam

George Lincoln Rockwell au congrès de la "Nation of Islam"

George Lincoln Rockwell au congrès de la "Nation of Islam"

Egalité et réconciliation !
 
Militants nazis et militants noirs se rejoignent sur une certaine mystique de la race, de la pureté de l'origine, et une vision messianique de leur mouvement. Ils se considèrent comme des opprimés qui ont déchu par le passé de leur grandeur. Le classique Message to the Blackman, le livre de chevet de la Nation of Islam, l'organisation de Malcolm X et Mohammed Ali (actuellement dirigée par Louis Farrakhan) constitue une vraie bible dissidente avant l'heure : « Dieu » est un homme noir, il y a eu une civilisation ultra-avancée de Noirs avant notre ère, qui vivait dans une prospérité idyllique. Tout a pris fin à cause d'un savant noir déviant, Yakub, qui a créé l'homme blanc pour persécuter les noirs pour 6000 ans. Les hommes blancs sont donc pour des raisons historico-biologiques des démons... Elijah Muhammad, le dirigeant de Nation of Islam, se prenait lui-même pour le Mahdi (le sauveur attendu par les musulmans). 
On sous-estime les ressorts idéologiques de ces organisations noires. Ils sont rarement étudiés. Mais c'est du niveau de Thulé et autres « sciences nazies ». Et Message to the Blackman est encore plus lourdingue à lire que Mein Kampf... 
 
C'est aussi grâce à ce genre de « littérature » que l'on s'aperçoit que les idées de Dieudonné sur les « juifs négriers » (« master of slavery ») ne sont pas sorties de sa caboche... Et ce n'est pas un hasard si les héritiers du Klan et de la Nation of Islam sont encore « réconciliés » aujourd'hui.
 
On peut aussi noter que Khalid Abdul Muhammad a été porte-parole de la Nation of Islam jusqu'en 1993. 
Il en a été banni et a fondé la New Nation of Islam. Et qui a-t-il nommé représentant en France ? Kemi Seba

Et Kemi Seba, avec qui fricotait il ? Hervé Ryssen
Black Dissidence

Kemi Seba a d'ailleurs publié un roman en 2016, Obscure époque, où s'expriment ses obsessions envers les juifs déracinés. La préface du livre est signée Rockin' Squat. L'intrigue quant à elle est à base de Mossad, de wahabbo-sionistes et de réseaux pédophiles, avec alliance des suprémacistes noirs et blancs contre leurs manipulateurs de l'ombre... 

Streetpress en donne quelques extraits :
 

  

Le roman est parsemé d’allusions trash à des personnages publics. Ainsi, « un très populaire ancien ministre de la culture Jacques Coup-Delangues » est arrêté pour avoir violé des enfants. Barack Obama devient « Baraka Bounty-Ma », François Hollande « Francis Pays-Bas » et Nicolas Sarkozy « Niklas Nabot-Léon ». Séba recycle aussi quelques clichés racistes : il s’attarde sur « la faiblesse de bons nombres de blancs pour la drogue ». A l’inverse, il explique que le « point faible » des militants noirs est « la femme blanche ». Quant à son héros black, il se fait successivement trahir par « un homosexuel », puis par « un antifasciste juif », qu’il assassinera finalement d’une balle dans la tête…

Streetpress

D'Elijah Muhammad à son lointain disciple Kémi Seba, le niveau littéraire n'a donc pas tellement monté et les thématiques restent les mêmes, avec au centre, la figure du Juif corrupteur de la race. 

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